On ne peut pas affirmer que le talent est transmis par les gènes. Ils sont même rares les artistes qui ont donné à leur progéniture la possibilité de s’exprimer véritablement dans le domaine plastique. Et si dans l’histoire de l’art on trouve des ateliers tenus de père en fils, comme chez les Brueghel, les enfants sont le plus souvent cantonnés à copier l’oeuvre de leurs aînés afin de pérenniser le business de l’atelier. Ainsi, difficile de trouver, parmi les héritiers du lion qui règne sur la peinture du XXe siècle, Picasso, des artistes véritables. De même, prenez le magicien français de la couleur, Henri Matisse : son fils le plus célèbre, Pierre, connut la postérité en devenant… marchand de tableau à New York.
Il existe pourtant une exception notable à cette intransmissibilité artistique : celle de la famille d’Yves Klein (1928-1962). Il était donc une fois cet artiste révolutionnaire qui mourut bien jeune. Epris d’un absolu qu’il voulait transmettre par ses créations prenant des formes nouvelles (installations, performances…) , Yves avait pour mère Marie Raymond (1908-1989), elle-même artiste, poétesse et critique d’art. Son père, Fred, était aussi un peintre néerlandais figuratif, mais c’est encore une autre histoire.