Une autoroute sans péage n’est pas synonyme de gratuité. De nombreux conducteurs se font avoir par des amendes inattendues sur les axes à « flux libre ».
Fini les ralentissements et les embouteillages. Une innovation censée fluidifier la circulation se répand progressivement en France sur les autoroutes. Plus de péages, plus de barrières… place au « flux libre » ! Cependant, cette petite révolution dans le monde des autoroutes s’avère être un casse-tête pour de nombreux automobilistes. En effet, « flux libre » n’est synonyme de « gratuité ». Or, plusieurs conducteurs peinent à régler les péages qu’ils empruntent et se retrouvent accablés d’amendes.
Depuis quelques années, certaines autoroutes françaises sont passées au système de péage en « flux libre ». C’est le cas de l’A79 depuis 2022, de l’A14 depuis juin dernier et bientôt de l’A13 en décembre 2024. Concrètement, sur ces tronçons, les conducteurs n’ont plus besoin de s’arrêter à une barrière de péage pour payer. À la place, des portiques équipés de caméras, accrochés en hauteur, enregistrent la plaque d’immatriculation de tous les véhicules qui circulent. Ces informations sont ensuite recoupées pour déterminer le montant que chaque automobiliste doit payer de manière dématérialisée, en fonction de son trajet.
Pour les propriétaires d’un badge de télépéage, rien ne change avec ce nouveau système. Le montant du péage est automatiquement débité comme avant. En revanche, pour ceux qui n’en possèdent pas, il faut désormais payer son trajet dans les 72h suivant le passage sous le portique.
Ce paiement peut se faire en ligne sur le site internet de la société d’autoroute (Sanef, APRR, Vinci, etc), en renseignant sa plaque d’immatriculation. Les automobilistes qui empruntent fréquemment ces axes ont intérêt à créer un compte client auprès des sociétés autoroutières afin d’être prélevés automatiquement à chaque passage.
Attention toutefois à bien respecter le délai de 72h pour s’acquitter de son dû. Passé ce délai, un courrier de relance sera envoyé, avec une majoration de 10 euros pour un règlement sous 10 jours. Au-delà, l’amende grimpe à 90 euros. Et si le paiement n’intervient toujours pas dans les 2 mois, une amende forfaitaire de 375 euros sera appliquée.
Les premières autoroutes à flux libre n’ont pas rencontré un franc succès auprès des usagers. Automobilistes déboussolés, factures impayées, lourdeurs administratives… Les critiques se multiplient à l’encontre de ce système. Un an après la mise en place du flux libre sur l’A79, pas moins de 180 000 personnes n’avaient pas payé leur trajet, 80 000 dossiers de pénalités étaient en cours de traitement et 600 000 courriers de relance ont dû être envoyés.
Malgré ces difficultés, le péage en flux libre semble parti pour se généraliser sur les autoroutes françaises dans les années à venir. Les sociétés concessionnaires y voient un moyen de fluidifier le trafic, d’économiser sur les coûts de personnel et de réduire la pollution générée par les arrêts et redémarrages des véhicules.