Dans le milieu de la restauration, certains restaurateurs ont recours à une astuce illégale et dommageable pour leurs clients afin de les faire entrer dans leur établissement.

Le secteur de la restauration est connu pour être particulièrement concurrentiel. Certaines villes, très touristiques, sont particulièrement touchées par cette concurrence et présentent un restaurant pour moins de 100 habitants (à l’année). Selon une étude  du cabinet Smappen, c’est par exemple le cas de la ville d’Agde, en tête en termes de densité avec un restaurant pour 46 habitants, du Gosier en Guadeloupe (un restaurant pour 60 habitants) ou encore de Cannes (1 restaurant pour 68 habitants). 

Dans ce contexte, fidéliser sa clientèle et en attirer une nouvelle représente un défi constant pour les professionnels aux marges souvent réduites. Pour ce faire, les restaurateurs usent de multiples stratagèmes : distribution de flyers, publicité dans la presse, présence active sur les réseaux sociaux, offres promotionnelles…

Certains vont même jusqu’à interpeller directement les passants devant leur restaurant pour les inciter à entrer. Une pratique de « racolage » interdite dans certaines villes comme Montpellier, mais une autre astuce totalement illégale s’opère avec beaucoup plus de discrétion. 

En effet, certains restaurateurs n’affichent pas le menu à l’extérieur des restaurants.  Cette technique a peu de chance de relever de la simple négligence car c’est une infraction passible de sanctions qui est rarement ignorée des restaurateurs. En faisant cela, ils contraignent les éventuels clients  à entrer pour consulter le menu et peuvent jouer sur l’embarras de demander les prix avant de s’attabler. 

A défaut de laisser cet affichage en permanence, les restaurateurs doivent au minimum le mettre en place au moment du service, soit à partir de 11h30 pour le déjeuner et de 18h pour le dîner, comme le stipule un arrêté du 27 mars 1987.  Le menu extérieur doit notamment indiquer les prix (taxes comprises) du plat du jour, de la tasse de café et d’au moins 5 vins (ou l’intégralité de la carte des vins s’il y en a moins de 5). Les tarifs s’entendent « service compris » si celui-ci est facturé. Toutes ces informations doivent être écrites lisiblement avec des lettres d’au moins 1,5 cm de hauteur. Par ailleurs, l‘origine des viandes bovines servies doit aussi être précisée.

À l’intérieur du restaurant, les cartes et menus mis à disposition doivent être identiques à ceux affichés à l’extérieur. A la fin du repas, une note détaillée présentant les prix TTC de chaque prestation, avec la date, le nom et l’adresse de l’établissement, doit impérativement être remise au client.

Si la grande majorité des restaurateurs jouent le jeu de la transparence, méfiance tout de même à l’égard des adresses qui ne daignent pas communiquer leurs tarifs à l’extérieur. Mieux vaut peut-être choisir un établissement plus respectueux du droit et du porte-monnaie de ses clients. 

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