Des millions de propriétaires vont devoir passer à la caisse pour s’acquitter d’une nouvelle facture.

Posséder son propre logement est un objectif de vie pour de nombreux Français. Cette aspiration se reflète dans les chiffres : la France est l’un des pays européen où la proportion de propriétaires est la plus élevée, avec 58% des ménages propriétaires de leur résidence principale, soit environ 39,4 millions de personnes.

Mais être propriétaire implique de débourser beaucoup d’argent. Entre le remboursement du crédit immobilier, les frais de travaux, la réalisation des diagnostics de performance énergétique (DPE), et le paiement de la taxe foncière, les dépenses s’accumulent chaque année. Or, une nouvelle facture va bientôt venir alourdir encore un peu plus la note. Certains propriétaires ont même déjà dû s’en acquitter. Cette mauvaise nouvelle survient généralement au printemps. Toutefois, de nombreux propriétaires oublient ou ignorent encore son existence.

Cette dépense supplémentaire concerne plus particulièrement les copropriétaires. Selon l’Insee, 15,5 millions de ménages vivent dans une copropriété en France. Ces derniers sont déjà habitués à régler des charges tout au long de l’année : entretien du bâtiment, nettoyage des parties communes, gestion des ordures, factures d’électricité, d’eau, maintenance des ascenseurs… La nouvelle facture va donc venir s’ajouter à ces dépenses déjà nombreuses.

Cette nouvelle somme à payer risque d’ailleurs d’être au cœur des discussions lors des assemblées générales de copropriété qui se tiennent traditionnellement en avril ou en mai. Ces réunions annuelles sont l’occasion pour les copropriétaires de débattre des décisions importantes concernant leur immeuble. Et justement, la nouvelle facture découle d’une obligation inédite imposée par l’Etat aux copropriétés.

En effet, les copropriétaires doivent désormais faire un état des lieux complet de leur bâtiment. Pour cela, ils doivent faire réaliser un PPT (Plan Pluriannuel de Travaux). Ce document, établi par des professionnels, vise à identifier et planifier les travaux nécessaires pour améliorer la performance énergétique du bâtiment sur une période de dix ans. Le coût de cette évaluation varie considérablement : alors qu’un DPE coûte entre 1 000 et 5 000 euros selon la taille de l’immeuble, le PPT peut atteindre des montants compris entre 5 000 et 15 000 euros.

Les plus grandes structures, comptant plus de 200 lots, sont concernées par cette obligation depuis le 1er janvier 2023. Les copropriétés de 51 à 200 lots ont dû s’y conformer à partir du 1er janvier 2024, tandis que les plus petites, comprenant de 1 à 50 lots, sont soumises à cette obligation depuis le 1er janvier 2025.

La réalisation du PPT reste toutefois conditionnée à un vote favorable lors de l’assemblée générale de copropriété. Les copropriétaires doivent alors décider collectivement du mode de financement, soit par une augmentation temporaire des charges, soit en puisant dans le fonds travaux existant, qui devra ensuite être renfloué.

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