Un épargnant a placé 10 euros sur son livret A en 2005 et l’a oublié pendant deux décennies. Le montant qu’il a découvert vingt ans plus tard l’a surpris.

Il est le placement préféré des Français, vanté pour sa simplicité d’ouverture et sa sécurité. Pourtant, le Livret A peut réserver quelques surprises à long terme. Sur le réseau social Reddit, un utilisateur a récemment partagé une expérience qui l’a lui-même étonné concernant le rendement de son livret.

C’était en mars 2005. Un jeune homme s’apprêtait à entrer dans l’armée. « Comme tous les bidasses le savent, on nous fait ouvrir un Livret A en prévision des opérations extérieures à venir », raconte-t-il. Il a donc ouvert un compte avec le minimum requis : 10 euros. Puis il n’y a plus jamais touché. Au point qu’il s’attendait à ce que son compte soit fermé par la loi Eckert, qui clôt les comptes inactifs. Mais à sa grande surprise, vingt ans plus tard, le compte était toujours accessible.

« Alors à votre avis, en vingt ans d’épargne, quel montant ai-je sur le Livret A, chef d’œuvre de l’épargne à la française ? », lance-t-il. Son capital initial de 10 euros s’était transformé en 13,70 euros. Vingt ans d’épargne pour récolter 37% d’intérêts, soit 1,586% par an en moyenne. « Submergé d’émotions, j’ai décidé de réinvestir mon pactole dans un gâteau à -50% à la boulangerie. Un régal ! », s’amuse l’épargnant.

Précisément, selon nos calculs, la somme aurait dû atteindre entre 13,89 ou 14,10 euros selon le mois du premier dépôt. Possible erreur de l’épargnant, qui aurait ouvert son livret plus tard qu’annoncé. Reste ce problème fondamental : pourquoi le livret a-t-il si peu rapporté ?

La question mérite d’être posée, d’autant que ces dernières années, le taux du livret A était plutôt avantageux. Ces deux dernières années, il est fixé à 3%, un niveau qui lui permet de rester au-dessus de l’inflation actuelle. Cette attractivité explique en partie pourquoi les Français l’ont massivement plébiscité. D’après le rapport sur l’épargne réglementée 2023 publié par la Banque de France, la collecte a atteint un niveau record avec 36 milliards pour le seul livret A. Depuis février 2025, le taux a été abaissé à 2,4%.

Tout réside dans la formule de calcul du Livret A. Son taux est déterminé en prenant en compte la moyenne semestrielle de l’inflation (hors tabac) et celle des taux interbancaires à court terme. Cette formule vise avant tout à protéger le capital de l’érosion monétaire plutôt qu’à générer des rendements élevés. En clair, le Livret A n’est pas conçu pour s’enrichir, mais pour préserver le pouvoir d’achat de son épargne face à l’inflation.

D’ailleurs, 10 euros en 2005 et 10 euros en 2025 n’ont pas la même valeur. Selon les données de l’Insee, 10 euros de 2005 équivalent à environ 14 euros en 2025 en tenant compte de l’inflation. Avec ses 13,70 euros, notre épargnant a donc quasiment maintenu son pouvoir d’achat, sans plus.

Le livret A n’est donc pas un placement financier de choix pour s’enrichir, mais plutôt un outil de sécurisation d’une partie de son patrimoine. Il offre une disponibilité immédiate des fonds, une garantie par l’État et une exonération totale d’impôts et de prélèvements sociaux.

Au-delà de sa fonction d’épargne de précaution, le Livret A joue également un rôle social important. Selon la Caisse des Dépôts et Consignations, 60% des sommes déposées sur les livrets A et les LDDS sont centralisées par cet organisme, qui les utilise pour financer des projets d’intérêt général : construction et rénovation de logements sociaux, renouvellement urbain, ou encore infrastructures des collectivités locales (écoles, transports, hôpitaux).

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