La vie nous amène parfois à devoir aider un proche dépendant, bouleversant ainsi notre quotidien. Une réalité méconnue : cette aide peut être rémunérée sous certaines conditions, offrant une reconnaissance financière du rôle d’aidant.

Du jour au lendemain, un parent, un proche peut avoir besoin d’une assistance quotidienne. Cette situation, de plus en plus fréquente dans notre société vieillissante, bouleverse l’équilibre familial et professionnel des aidants. Courses, ménage, repas, soutien moral, démarches administratives, rendez-vous médicaux… La liste des tâches est longue et peut représenter des heures de travail ainsi qu’une charge mentale difficile à supporter. 

Selon Malakoff Humanis, huit aidants sur dix reconnaissent avoir des difficultés à concilier leur rôle d’accompagnant avec leur vie professionnelle. Cette double journée, souvent invisible aux yeux de la société, représente un  « deuxième travail » qui peut conduire à l’épuisement physique et émotionnel.

Le statut d’aidant familial englobe de nombreuses responsabilités : coordination des intervenants médicaux, gestion des déplacements, surveillance de la prise de médicaments, et parfois même aide à la toilette. Ces missions, essentielles au maintien à domicile des personnes dépendantes, représentent un engagement considérable.

Face à cette réalité, une solution existe, même si elle reste encore méconnue du grand public : la possibilité d’être rémunéré pour cette aide. Plusieurs dispositifs permettent cette rémunération sous conditions. Parmi les critères pris en compte, il y a le degré de dépendance de la personne aidée, le lien de proximité entre l’aidant et la personne aidée et le nombre d’heures à effectuer. 

En premier lieu, l’allocation Personnalisée d’Autonomie (APA), gérée par le Conseil départemental, peut être majorée pour pouvoir rémunérer un proche aidant si ce dernier n’est pas un conjoint, un partenaire de PACS ou un concubin. Dans ce cas, l’aidant peut obtenir le statut de salarié et acquérir des trimestres de retraite. Le montant du salaire de l’aidant est calculé sur la base de 14,33 euros brut de l’heure minimum.

La Prestation de Compensation du Handicap (PCH) offre la possibilité non pas d’un salaire, mais d’un dédommagement financier. Elle s’élève à 4,69 euros de l’heure mais peut atteindre 7,04 euros si l’aidant réduit ou abandonne son activité professionnelle. Pour l’obtenir, il faut s’adresser à la Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH) du département de résidence de la personne aidée. 

Pour les cas temporaires, il est aussi possible d’effectuer un dédommagement grâce à l’Allocation journalière du proche aidant (AJPA). Cette aide est destinée aux personnes qui arrêtent de travailler ponctuellement ou qui réduisent leur activité pour s’occuper d’un proche en situation de handicap ou en perte d’autonomie. Avec cette aide de la CAF ou de la MSA, il est possible de percevoir 64,54 euros par jour ou 32,27 euros par demi-journée. 

L’Aide au retour à domicile après hospitalisation (ARDH) est une autre aide temporaire pour les retraités nécessitant une prise en charge particulière après un séjour à l’hôpital. Gérée par la caisse de retraite, elle est limitée à trois mois et plafonnée à 1 800 euros par an. 

A noter qu’en l’absence de ces aides, une personne peut librement employer un membre de sa famille comme aide à domicile mais elle ne touchera pas d’aide pour lui verser de l’argent. 

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