Un prêt à taux fixe de 0 %, sans garant, pour financer ses études à hauteur de 20 000 euros maximum sur 10 ans. Voilà l’offre dont certains étudiants ont pu bénéficier depuis le début de cette année. Cette clientèle spécifique peut bénéficier, jusqu’à 28 ans et sous réserve d’être inscrit dans un établissement du supérieur en France, d’un crédit dont le garant est l’Etat Français, par le biais de la banque publique d’investissement (BPI).
En cas de non-remboursement, l’Etat prend en charge 70 % de la dette, d’où son appellation. Le « PEGE » est particulièrement sécurisant pour les parents du souscripteur. En cas de défaut, la banque distributrice peut trouver des solutions comme un étalement de la dette. Mais seul le souscripteur reste responsable. Impossible donc de se retourner sur un autre garant que l’Etat. Impossible également pour l’établissement prêteur de demander le nantissement d’un produit d’épargne par exemple.
Avec une inflation continue, la hausse des coûts du logement et des études du supérieur, les prêts étudiants garantis par l’Etat connaissent une dynamique significative depuis le début de l’année. ‘Le besoin des étudiants est structurel. Nous constatons une hausse de 15 % de la demande sur ces crédits, supérieure à ce que ce que nous avions anticipé’, rapporte Bertrand Fontaine, Directeur de la garantie de Bpifrance.
Différents profils d’étudiants
Le montant moyen du crédit contracté par les étudiants est également en hausse pour atteindre 13 000 euros, précise la BPI. Ces sommes servent à financer toutes sortes d’études : BTS, DUT, diplômes universitaires ou d’écoles de commerce. Les souscripteurs « proviennent de toute la France. Les Parisiens ne sont pas surreprésentés’, précise la banque publique d’investissement. De même que les boursiers, présents dans les mêmes proportions que sur l’ensemble de la population étudiante.
Le coût des études supérieures, d’environ 80 000 euros pour l’intégralité d’un master selon la Fédération des associations générales étudiantes (en prenant en compte le logement et les transports), est bien supérieur au plafond de 20 000 euros par prêt garanti par l’Etat. S’il est possible de souscrire un deuxième prêt auprès de l’établissement bancaire , le garant ne pourra pas être la Bpi.
Même avec un nombre d’étudiants dans le supérieur relativement stable (+0,2 % selon le ministère de l’enseignement supérieur), ces prêts couverts par l’Etat et distribués par certaines banques commerciales ont déjà été souscrits par 6 000 étudiants. Cela représente un montant garanti par la BPI de 77 millions d’euros en cette fin juillet. L’année précédente à la même période, 5200 prêts seulement avaient été distribués.
Au total, la BPI s’attend à garantir 21 000 prêts sur cette année, pour une enveloppe totale chiffrée à 280 millions d’euros. Pour l’instant donc, seulement 28,6 % du nombre de crédits prévus ont été écoulés. Cependant les offres très différentes selon les politiques des banques commerciales créent des disparités.
Même si l’ensemble de l’enveloppe disponible pour ces prêts est loin d’avoir été distribuée, quelques établissements bancaires ont été pris d’assaut. Certains distributeurs ont déjà écoulé l’enveloppe qui leur était attribuée. ‘L’une des banques proposant un taux 0 va bientôt devoir cesser de distribuer des prêts garantis par l’Etat’, rapporte la Bpi, précisant que les dossiers déjà déposés ne souffriront pas d’une annulation de dernière minute. D’autres établissements proposent encore des taux sous les 1 % sur 10 ans, notamment en fonction du dossier. Les banques prennent principalement en compte le type d’études engagées par le souscripteur.
De nouveau un produit d’appel
La baisse des taux de crédit a bénéficié aux étudiants avec des offres plus attractives. En 2023, le taux moyen de ces prêts constatés par la Banque de France était de 3 %. Les taux sont fixés par la banque commerciale selon sa politique commerciale. Mais ‘aujourd’hui la mise en place de prêts à taux zéro par certains établissements montre une volonté de refaire des prêts étudiants un produit d’appel’, se réjouit Bertrand Fontaine.
Une proposition des banques de commerce ‘atypique’ de l’aveu de Bertrand Fontaine. Des banques comme le CIC ou le Crédit Mutuel ont offert cette offre à taux 0. D’autres ont sérieusement baissé le coût du crédit, qui oscille désormais entre 0 et 4 %. Les étudiants, après validation de leur dossier par la Bpi (les critères sont l’inscription dans un établissement français et un âge maximum de 28 ans), de comparer les différentes offres des banques commerciales pour négocier de meilleurs taux.
Quelles banques distribuent ces prêts ?
Pour souscrire cette offre, il faut se diriger vers l’une des banques commerciales partenaire de Bpifrance. Sont concernés le Crédit Agricole, le Crédit Mutuel, la CIC, la Banque Postale, Société Générale, la Caisse d’Epargne, la Banque Populaire, et enfin BFC pour la Réunion et Mayotte.
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