À Noël, derrière un grand sourire peut se cacher une profonde déception. Des experts donnent les clés pour déceler ces petits signes qui ne trompent pas.

Au moment de distribuer des cadeaux, il y a parfois des regards qui se croisent, des sourires gênés et une question qui se pose : « mon cadeau a-t-il vraiment plu ? ». Car derrière des sourires se cache parfois une déception qu’il vaudrait mieux déceler pour éviter de se tromper l’année d’après.

Pour connaître ces signaux subtils qui trahissent nos véritables émotions, Stephen Bunard, conférencier spécialisé en communication non verbale et auteur du livre « Vos gestes disent tout haut ce que vous pensez tout bas », souligne d’emblée que « au moment de recevoir un cadeau, la première réaction à observer est la surprise authentique ».

« La surprise se manifeste par des sourcils qui se lèvent brièvement, des yeux qui s’écarquillent et une bouche qui s’entrouvre ». Cette expression ne dure qu’une seconde environ. « Si les sourcils restent levés plus longtemps, notamment accompagnés de phrases comme « C’est vraiment bien », cela peut indiquer une tentative inconsciente de masquer sa vraie réaction ».

La bouche est particulièrement révélatrice. La sémiologue Elodie Mielczareck, spécialiste du comportement verbal et non-verbal, nous apprend que le sourire n’est pas toujours signe de satisfaction. « Contrairement à ce que l’on pense, on sourit davantage quand cela ne va pas, ou quand il y a de la gêne. Le sourire est avant toute chose un lubrifiant social dont l’un des rôles est de masquer des émotions négatives ou se conformer à des attentes sociales. » Elodie Mielczareck note deux faux sourires que l’on peut repérer : le sourire de dépit, asymétrique, étiré horizontalement, et la bouche en huitre où les lèvres sont pincées et ourlées à l’intérieur.

Il faut donc faire attention aux réactions autour de la bouche et des yeux, mais il ne faut pas non plus se fier qu’à un seul indice isolé. « L’analyse doit prendre en compte trois dimensions : le verbal (les mots prononcés), le paraverbal (l’intonation, le rythme de la voix) et le non-verbal (les expressions du visage et les gestes) », précise Stephen Bunard.

L’homme ajoute aussi que certaines personnes sont naturellement douées pour percevoir ces signaux faibles. Ils vont avoir une forme d’intuition, une capacité à capter l’imperceptible qui peut se développer avec l’expérience. De l’autre côté, le psychologue comportemental Julien Mallet-Cosson estime que certaines personnes sont moins habiles à dissimuler leurs émotions, rendant la lecture de leurs réactions plus évidente.

Cependant, Julien Mallet-Cosson s’interroge : faut-il vraiment tenter de percer les émotions derrière un cadeau ? « Si je perçois que quelqu’un est déçu, dois-je vraiment lui demander ? La personne va probablement répondre que non, mais dans ce non, je pourrais encore percevoir un malaise. Cela peut vite devenir une situation inconfortable et tourner en rond. La relation sera mise à rude épreuve. »

« À mon avis, il vaut mieux éviter cela en s’assurant dès le départ que le cadeau fera plaisir. On peut demander des idées ou acheter quelque chose qui peut être échangé. Cela permet de conserver une bonne dynamique relationnelle, surtout dans un contexte convivial comme Noël », estime Julien Mallet-Cosson.

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