Les consommateurs d’œufs continuent de payer en moyenne 30% de plus des œufs de même qualité. Explications.

Un prix majoré, une promesse mensongère. Les œufs « plein air » vendus dans nos supermarchés cachent une réalité qui pourrait bien faire craquer la coquille de nos illusions. Nos confrères de Capital ont récemment levé le voile sur une pratique qui pourrait bien faire grincer des dents les consommateurs. 

Depuis novembre dernier, quelque chose de surprenant se passe dans les élevages français. À cause d’une épidémie de grippe aviaire, le ministère de l’Agriculture a obligé les producteurs à confiner leurs poules. Fini le grand air, place au confinement total. Les poules qui étaient censées picorer librement sont désormais enfermées, exactement comme celles élevées dans des conditions standard.  Le coup de théâtre ? Les œufs plein air sont vendus à un prix premium, près de 30% plus chers que les œufs de poules élevées au sol. Les consommateurs paient donc plus cher pour une différence qui, actuellement, n’existe plus. Un producteur interrogé par Capital reconnaît même qu’il n’a aucune obligation légale de modifier ses emballages avant dix mois de confinement.

Un silence assourdissant qui contraste avec la pratique de nos voisins belges. Là où la France choisit le silence, nos voisins ont opté pour l’information claire et directe. Sur chaque boîte d’œufs concernée par le confinement, une pastille explicite indique désormais : « Pour me protéger, je ponds à l’abri ». Cette démarche répond à un double objectif : protéger le consommateur et maintenir sa confiance. 

Concrètement, jusqu’à la levée des obligations du ministère de l’Agriculture ou au plus tard en septembre prochain, tous les œufs vendus en France sont issus de poules confinées, y compris ceux étiquetés « plein air ». Cette réalité mérite d’être connue pour faire ses courses en toute responsabilité. Pour les œufs bio, si le cahier des charges est effectivement plus strict, il ne garantit pas automatiquement des conditions d’élevage parfaites. Les producteurs bio sont soumis aux mêmes contraintes sanitaires de confinement, et le prix plus élevé ne signifie pas toujours une qualité radicalement supérieure. 

Enfin, une option de plus en plus populaire émerge : l’élevage de poules à domicile. Contrairement aux producteurs professionnels, les particuliers ne sont pas soumis aux mêmes obligations de confinement dictées par le ministère de l’Agriculture. Leurs poules peuvent donc continuer à gambader librement dans les jardins, les cours et les espaces privés. Cette tendance prend de l’ampleur dans les zones pavillonnaires, mais aussi dans certaines villes qui assouplissent leurs réglementations.  Quelques poules peuvent suffire à alimenter une famille en œufs frais, tout en offrant le plaisir d’un petit élevage domestique. Certaines municipalités proposent même des formations et des conseils aux particuliers souhaitant se lancer. 

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