Les derniers chiffres des assureurs révèlent une surprise de taille : l’une des voitures les plus vendues en France est aussi l’une des moins fréquemment volées.
Le GIE Argos, organisme professionnel de l’assurance, vient de publier son baromètre annuel des vols de véhicules en France pour l’année 2024. Les chiffres sont préoccupants : les vols de véhicules ne cessent d’augmenter. L’année dernière, la tendance s’est confirmée avec une hausse de 5% des vols de véhicules particuliers et utilitaires.
En complément de ces données, l’Argos a fourni au Journal du Net des informations concernant les fréquences de vols par modèle. Cette approche permet d’avoir une vision plus précise du risque réel de vol pour chaque type de véhicule, indépendamment du nombre total de vols.
Contre toute attente, c’est la très populaire Renault Captur qui ferme la marche du classement, faisant d’elle l’un des modèles les moins susceptibles d’être dérobés. Autrement dit, l’un des modèles les plus répandus en France est aussi l’un des moins prisés des voleurs. La Renault Captur, c’est aussi l’une des voitures les plus appréciées des retraités, comme le montrent les données d’Autoways, relayées en 2021 par Capital.
Cette faible attractivité s’explique principalement par « une question d’offre et de demande » affirme Benoît Leclair, directeur du GIE Argos, au Journal du Net. La Renault Captur est effectivement moins recherchée sur le marché noir international, notamment en Afrique où sont exportés de nombreux véhicules volés. Par ailleurs, elle bénéficie d’une meilleure sécurisation que d’autres modèles, la rendant plus difficile à dérober.
A l’inverse, le Toyota RAV4 V occupe la première place du classement des véhicules les plus volés par fréquence, suivi par deux modèles Lexus (RX II et NX). Ces SUV sont particulièrement ciblés en raison de failles de sécurité identifiées par les réseaux criminels. « Les premières versions du Toyota RAV4 présentent des vulnérabilités permettant de les déverrouiller et de les démarrer facilement », précise Benoît Leclair au Journal du Net.
Une fois volés, ces véhicules sont majoritairement exportés vers l’étranger via les grands ports internationaux. Ce n’est pas un hasard si le département le plus touché par les vols est les Bouches-du-Rhône. Le port de Marseille est utilisé par les réseaux internationaux liés à la criminalité organisée pour expédier les véhicules volés vers l’Afrique.
Précision importante : les chiffres du GIE Argos diffèrent de ceux de la police. Là où les forces de l’ordre recensent toutes les plaintes, y compris celles qui s’avèrent infondées – comme ces voitures « volées » retrouvées en fourrière –, l’Argos ne retient que les vols avérés et déclarés aux assurances. Autre nuance de taille : dans les données partagées au Journal du Net, l’Argos n’a recensé que les véhicules de moins de dix ans, avec un seuil de 4 000 immatriculations pour les voitures particulières et un minimum de 100 vols par an.