Dix ans après leur installation obligatoire, vos détecteurs de fumée pourraient ne plus vous protéger efficacement des incendies. Un expert raconte.

2025 marquera les dix ans d’un changement important dans la loi : le 8 mars 2015, les détecteurs autonomes avertisseurs de fumée (DAAF) sont devenus obligatoires dans tous les foyers. Si ce dispositif a porté ses fruits en réduisant drastiquement le nombre de morts, il représente aujourd’hui un nouveau problème : le remplacement des premiers détecteurs installés.

« Les DAAF ont une durée de vie d’environ dix ans », fait savoir au Journal du Net Laurent Lefay, responsable marketing produits chez Ista France, entreprise spécialisée dans ce secteur. Cette estimation est confirmée par la Fédération française des métiers de l’incendie.

« Forcément, une décennie après l’instauration de cette loi, on peut se poser la question d’un remplacement massif des DAAF en France », continue Laurent Lefay.

Il existe deux types de DAAF : ceux avec des piles échangeables et ceux avec des piles scellées, soudées à l’électronique. Pour ces derniers, une fois la pile épuisée, il faut naturellement remplacer l’ensemble du dispositif, « ce qui arrive généralement au bout de dix ans ».

Pour les autres DAAF, « après une décennie, la chambre de détection de fumée s’encrasse à cause de la poussière et de l’humidité, ce qui altère ses performances », ajoute Laurent Lefay. Il est donc conseillé de changer son détecteur au bout de dix ans.

« En 2014, voyant la législation se durcir, les bailleurs sociaux ont installé en masse des DAAF. Dix ans plus tard – soit en 2024 -, il y a eu un renouvellement de ces DAAF. Et en 2034 ce sera à nouveau le cas », souligne l’expert.

Le ministère du Logement se veut toutefois rassurant. Contacté par la rédaction, il précise : « En vertu de la norme française sur le sujet, l’autonomie de fonctionnement des DAAF doit être au minimum d’un an. Une très large gamme de produits est aujourd’hui disponible sur le marché dont l’autonomie n’est donc pas strictement égale à 10 ans. »

Pour les propriétaires et locataires qui ne sont pas au fait de cette durée de vie, il faut donc veiller à ce que son DAAF soit opérationnel, c’est même une obligation inscrite dans la loi.

Pour savoir si c’est le cas, plusieurs signes doivent vous alerter. Un signal sonore régulier peut indiquer une pile faible, mais surtout, il faut vérifier la date de fabrication inscrite sur l’appareil – généralement au dos. Si elle date de plus de dix ans, un remplacement s’impose. Un détecteur coûte généralement autour de dix euros.

Il est recommandé de tester régulièrement le DAAF en appuyant sur le bouton de test. Un signal sonore indique qu’il fonctionne correctement. Il est également important de ne pas le peindre, de le dépoussiérer régulièrement et de vérifier qu’il est toujours bien fixé au plafond.

Enfin, bien que son installation soit obligatoire, un assureur ne pourra jamais vous pénaliser si vous n’avez pas installé de DAAF.

C’est que prendre soin de son DAAF est primordial. « Avant la loi de 2015, environ 800 personnes décédaient chaque année à cause d’un incendie domestique. Depuis, ce chiffre a été divisé par deux », se félicite Laurent Lefay.

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