Les automobilistes français font face à une nouvelle ère de contrôle routier. Depuis le 29 juillet, les voies de covoiturage sont surveillées par des radars high-tech.

La sécurité routière en France repose depuis longtemps sur un arsenal de radars diversifié. Du simple radar fixe au radar tronçon en passant par les radars mobiles, ces dispositifs veillent au respect du code de la route. Cependant, l’évolution des pratiques de mobilité a engendré de nouveaux défis, notamment avec l’apparition des voies de covoiturage. Ces voies, inspirées des « carpool lanes » américaines, visent à fluidifier le trafic tout en encourageant des pratiques plus écologiques.

L’idée des voies réservées au covoiturage n’est pas nouvelle. Aux Etats-Unis, particulièrement à Los Angeles, ces « High-Occupancy Vehicle » (HOV) lanes existent depuis des décennies. Elles permettent aux véhicules transportant plusieurs passagers d’éviter les embouteillages en empruntant des voies dédiées. En France, ce concept a été adapté pour répondre aux enjeux de mobilité urbaine.

Les voies de covoiturage françaises, reconnaissables à leur losange blanc lumineux, ont fait leur apparition il y a quelques années. À Lyon, par exemple, elles sont en place depuis fin 2020 sur l’axe M6-M7. Ces voies sont réservées aux véhicules transportant au moins deux personnes, aux véhicules électriques (Crit’Air 0), aux taxis et aux bus. Leur objectif est double : réduire la congestion et améliorer la qualité de l’air en incitant au partage des trajets.

Mais comment s’assurer que ces règles sont respectées ? C’est là qu’interviennent les nouveaux radars de covoiturage. Ces dispositifs, fruit d’une avancée technologique significative, sont désormais opérationnels à Lyon depuis ce 29 juillet 2024. Leur fonctionnement repose sur une technologie de pointe : des caméras infrarouges couplées à l’intelligence artificielle. Ces radars utilisent des capteurs thermiques pour détecter la chaleur corporelle dans l’habitacle des véhicules. Grâce à l’IA, ils sont capables de différencier les adultes, les enfants, et même les animaux. Cette précision permet d’éviter les tentatives de fraude, comme l’utilisation de mannequins. Les radars peuvent ainsi déterminer avec une fiabilité de 94% si un véhicule respecte les conditions d’utilisation de la voie de covoiturage.

A Lyon, ces radars sont installés sur 16 kilomètres de voies rapides, notamment sur la M6 entre Dardilly et Tassin-la-Demi-Lune, et sur la M7 entre le Musée des Confluences et l’A450 à Pierre-Bénite. Ils sont actifs 24h/24 et 7j/7, sauf en cas d’accident sur les voies adjacentes où la voie de covoiturage peut être temporairement ouverte à tous pour fluidifier le trafic.

Parallèlement, Strasbourg emboîte le pas à Lyon avec la mise en service de radars de contrôle sur la M35 (anciennement A35) depuis le 15 juillet 2024. L’Eurométropole de Strasbourg a décidé d’étendre l’activation des voies réservées de 6h à 19h tous les jours, y compris les week-ends et jours fériés.

Les sanctions pour les contrevenants sont dissuasives : une amende de 135 euros, sans perte de points. Pour ceux qui paieraient immédiatement, le montant est réduit à 90 euros. Cependant, le processus de verbalisation n’est pas entièrement automatisé. Chaque photo prise par les radars est vérifiée par un policier municipal avant l’envoi de l’amende, pour pallier les éventuelles erreurs du système.

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