Le traitement de cette menace peut coûter plusieurs dizaines de milliers d’euros.

Une étrange odeur qui flotte dans l’air. Une mystérieuse poussière orangée qui s’accumule dans les recoins. Un parquet qui se fissure et des boiseries qui gondolent sans raison apparente. Tous ces signes souvent négligés – dont le traitement est sans cesse repoussé au lendemain – sont en réalité les prémices d’une invasion. Dans l’ombre des habitations, ce parasite se propage silencieusement. Le problème c’est qu’il faut agir vite.

En seulement quelques mois, cette menace grouillante peut fragiliser l’ensemble d’une structure, qu’il s’agisse d’une maison, d’un appartement ou d’un immeuble entier. « Les poutres en bois deviennent si fragiles qu’elles peuvent se briser à la main », alerte l’association 60 millions de consommateurs.

Dans l’obscurité des murs et sous les planchers, l’organisme prolifère. Sa capacité d’adaptation est remarquable : il peut développer des filaments s’étendant sur plusieurs mètres, lui permettant de puiser l’eau nécessaire à sa survie. Plus inquiétant encore, il parvient à traverser les murs en détruisant les joints en ciment, colonisant progressivement l’ensemble du bâtiment, du sol au plafond. Les caves mal ventilées et les zones humides constituent ses terrains de prédilection.

En 2024, ce fléau s’étend à 2300 communes dans tout le pays. Quatre régions sont particulièrement concernées : la Bretagne, la Normandie, les Hauts-de-France et l’Île-de-France. La situation est particulièrement préoccupante dans certains départements bretons. Le Finistère et les Côtes d’Armor sont en première ligne, avec près de 50% des communes touchées par ce parasite destructeur.

Il s’agit de la mérule : un champignon qui se présente sous différentes formes selon son stade de développement. En phase de reproduction, il forme une masse visqueuse brune bordée de blanc, parsemée d’alvéoles contenant des milliers de spores. Ces spores, dispersées par l’air, l’eau et les animaux, germent pour former un réseau de filaments blanchâtres.

Face à cette menace, le traitement doit être confié à des professionnels certifiés. La première étape consiste à éliminer toute source d’humidité. Vient ensuite le nettoyage minutieux des matériaux infectés, suivi d’un brûlage au chalumeau et de l’injection d’un antifongique spécifique. Cette intervention ne peut pas être réalisée par n’importe qui.

Le coût moyen s’élève à environ « 150 euros par mètre carré, mais la facture totale peut rapidement atteindre plusieurs dizaines de milliers d’euros, sans compter les frais de remise en état », prévient 60 millions de consommateurs. À titre d’exemple, le traitement d’une surface murale de trois mètres carrés peut coûter 450 euros, auxquels s’ajoutent les travaux de rénovation.

L’ampleur des travaux curatifs varie selon l’étendue de l’infection. Le traitement implique souvent des opérations importantes, comme la dépose d’éléments structurels ou le percement de puits d’injection dans les bois et les maçonneries.

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